Aaah, la télé-réalité. De vraies gens, qui font de vraies choses, devant l'œil gourmand des caméras, pour le bonheur de nous autres, bons petits soldats du capitalisme n'aimant rien de plus que de nous prélasser devant la mise en boite de la réalité. Tout ça pour oublier à quel point la nôtre, de réalité, est morne, fade, sans saveur. Et pour redonner un peu de piquant, quoi de mieux que de s'installer dans le confort de notre canapé pour regarder des gens survivre – j'en tiens pour preuve le succès jamais démenti de Koh Lanta – ? C'est en tout cas le pari que fait Edgar Wright en livrant une nouvelle adaptation du roman de Stephen King Running Man, dans lequel un homme n'ayant plus rien à perdre participe à un jeu télévisé au principe simplissime : survivre pendant trente jours à une traque aux quatre coins du pays, poursuivi par de redoutables assassins.

Mais, au début des années 1980, au moment même où Stephen King imaginait le futur du divertissement télévisé, un réalisateur français bien moins connu échafaudait lui-aussi un récit raillant notre goût du sang et les dérives de la société du spectacle. Il s'agit bien entendu d'Yves Boisset et de son long-métrage sorti en 1983* Le Prix du danger*, qui met en scène un jeune Gérard Lanvin parachuté dans une épreuve mortelle retransmise en direct et commentée par un diabolique présentateur incarné par Michel Piccoli. Survivra-t-on à la violence de classes, aux combinaisons fluo, aux coupures pub et à la télé-poubelle ? Réponse dans cet épisode.